Histoires comme ça:Pupella-Noguès

conception spectacle, mise en scène: Joëlle Noguès, Giorgio Pupella

marionnettes, conception décor Joëlle Noguès (avec la collaboration de Pierre Noguès)

fabrication décor Yves Pollet

composition musique, création machines musicales: Jacques Rémus ( avec le concours de Passport – Californie )

jeu: Joëlle Noguès et Giorgio Pupella

Production: Compagnie Pupella-Noguès

Coproduction: Massalia, Théâtre de marionnettes, Marseille

Créé au Parvis, Scène nationale de Tarbes, janvier 1993

 

Au commencement du temps, quand le monde était tout neuf, le chameau n’avait pas la bosse, le guépard n’avait pas les taches, l’éléphant n’avait pas la trompe et les tatous n’existaient pas...

Dans notre histoire, un éléphant tout neuf et très curieux rencontre un crocodile très affamé, tandis qu’un jaguar un peu naïf et pas très attentif doit faire face à une tortue et à un hérisson si complices et si malins…

HISTOIRES COMME CA”,d’après Rudyard Kipling, développe ce monde primordial et un peu surréaliste inventé par l’auteur, et crée une ambiance fantastique, d’humour et de poésie.

Un spectacle théâtral et musical, jouée avec des marionnettes sculptées, travaillées dans le bois, l’écorce, la corde, la plume, le rotin.

Le décor, fait de tiroirs inattendus, de portes s’ouvrant automatiquement, de trappes malicieuses, une jungle pleine de surprises faites pour les curieux;: une jungle “abstraite” mais si proche de l’imaginaire et de la façon de jouer des enfants, qui ont l’habitude de transformer les objets quotidiens en décor de rêve.

La musique est jouée en direct par les comédiens et par les machines sonores à cordes, à percussions, bâtons à palabre, machines qui s’animent toutes seules soudainement, prennent le relais, et donnent le rythme à ce monde surprenant, drôle et fantastique.

Le décor est abstrait: des “modules”, sortes de meubles en bois brut, de différentes hauteurs, se déplacent sur roulettes avec des portes, des trappes,des tiroirs. Décor mouvant et surprenant.

Le village de l’éléphant, les berges du fleuve Limpopo, la forêt amazonienne sont crées avec ces éléments, la lumière venant couper l’espace ou suggérer le miroitement de l’eau.

Jeu de transposition, jeu de transformation: un tiroir s’élance dans le vide, devient pont, brèche, passage.

Le décor en bois bouge et évolue au cours de l’action,l’espace sonore évolue avec les machines musicales, petites tours en acier qui entourent la scène.

Rotopalabre, rotopercussion, rotoflûte, manège, rotocordes, machines/jouets, animaux sonores: drôlerie d’une note qui s’échappe d’un sèche-cheveux, excitation, par une roue de bicyclette tournante, des cordes de violoncelle installées dans une tour.

Rythmes répétitifs qui rayonnent avec l’énergie libérée dans l’espace par le jeu de la marionnette.

Les marionnettes ont été “extraites” de la matière bois et construites dans la spontanéité de la forme suggérée par la branche, la racine, l’écorce.

Tels les masques Esquimo d’Alaska, qui ont été une source d’inspiration, la juxtaposition des concepts se rapportant au personnage/animal, en fait exister le caractère.

Alors nous avons fait le pari de faire jouer des machines mécaniques sur scène; elles sont manipulées en “direct” tout comme les objets et les marionnettes, par les comédiens qui mêlent jeu instrumental et chant au texte de la pièce.

C’est ainsi qu’autour du Jaguar et de l’Enfant d’Éléphant sont nées cinq machines bruitistes et hexatonales, sur un mode entre l’Afrique et l’Asie.

Les machines:

rotopalabre: le craquement impromptu, qui coupe et qui ponctue

rotopercus: le métallophone mélodique, à la vibration intense

rotocordes: la pulsion de base, le rythme de l’action

rotoflutes: la rythmique du souffle

manège: repetitif, doux ou aggressif