Repetitions Silence Vacarme à Odradek©Giorgio Pupella-39

Écriture, jeu et mise en scène : Scarlett Audry et Angèle Vouriot

Théâtre d’ombre et théâtre
Spectacle pour jeunes personnes et grands enfants à partir de 7 ans

Un grave accident se produit au service public de tri des souvenirs. En sursautant, Mémé Moire (la chargée des placements et du rangement) fait tomber les immenses piles de souvenirs que contiennent ses archives. Un déluge de souvenirs non classifiés inonde le monde ! Eli, habitant.e ordinaire d’un monde ordinaire, se retrouve alors en pleine tempête. Une fois le calme revenu, Eli observe les alentours. Les souvenirs tombés des archives de Mémé Moire jonchent le sol. Commence alors la rencontre de chaque type de souvenirs : depuis les Pontichéris qui font des ponts entre les générations, en passant par la Larmnésie, que l’on enferme à l’intérieur, le Momenphore, petit et précieux, l’Imangecouleur, trop grand pour être nommé, les Soumaracines, qui s’enracinent et qui ne bougent pas, là pour toujours et pour tout le monde, ou encore les Cervariens, classés inutiles et à détruire. Distrait.e par toutes ces rencontres, Eli tombe dans un trou de mémoire.
Son voyage initiatique continue dans le tourbillon des souvenirs de l’Univers.
Mémé Moire viendra-t-elle à son secours ?

Note d’intention

La Forêt des Chuts utilise les ombres et joue sur les dimensions pour parler à toutes les générations – et notamment aux plus jeunes – de notre rapport aux souvenirs. En effet, si nous écoutons l’Histoire, nous entendons les grandes dates, les grands évènements, mais le souvenir dans son intime disparaît avec celle ou celui qui l’emporte. Qu’héritons-nous de cette mémoire intime ?

Nous ne pouvons que constater que nous sommes le produit d’histoires qui nous précèdent. Quelle est alors notre marge de manœuvre, comment évoluer avec cela, depuis notre place ? Et que faire du sentiment d’impuissance face à l’effacement de la génération de nos grands-parents ?

Nous écrivons sur cette présence de l’absence. Sur nos fantômes et nos revenants, qui tour à tour nous bousculent, se bousculent entre eux, nous prennent la main, nous accompagnent et nous observent.
Nous interrogeons nos identités-puzzles, nos trous noirs, nos ponts, les brins d’osiers tissés qui forment les générations de notre famille et qui soutiennent notre panier.

Nous nous intéressons aux interactions complexes et infinies entre ces strates, aux mythes qui forment l’inconscient collectif, à l’Histoire qui se fabrique et se détruit collectivement.

Nous explorons les mécanismes et les conséquences de la malléabilité de nos mémoires.
Nous espérons ainsi accompagner les enfants à construire leur subjectivité et à se situer avec justesse dans la grande toile qu’est le monde.

CIE SILENCE VACARME