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Idée originale et mise en scène : Laurence Belet
Écriture textes : Loïc Balarac et Laurence Belet
Comédiens marionnettistes : Loëtitia Besson, Florent Barret et Alix Mouysset
Scénographie et marionnettes : Delphine Lancelle
Création musique originale : Philippe Gelda
Création bande-son : Joël Abriac
Création lumière et régie : Marco Gosselin
Costumes : Kantuta Varlet
Administration/production : Ségolène Geindre
Diffusion : Fiona Cordier
Communication : Philippe Fernandez

La Compagnie

Créée à Toulouse en 1994, la Compagnie Rouges les Anges propose un travail de recherche autour de la marionnette, en direction du jeune public, sous le regard de sa metteure en scène, Laurence Belet.
Elle a su créer un langage qui lui est propre, en associant différentes disciplines artistiques à la marionnette, telles que le théâtre, la chanson, la projection de films et d’images d’animations et plus récemment la danse.
Elle puise ses thèmes régulièrement dans la richesse de la littérature jeunesse, travaille avec des auteurs sur des thématiques prédéfinies ou propose elle-même une écriture des projets. Une théâtralisation du rapport marionnette/manipulateur permet d’établir un lien précieux entre ces différentes propositions.

L’Histoire

Un garçon de 8 ans se passionne pour les sorcières, celles qui se déplacent en balai, usent de magie, de potions, de mauvais sorts et d’abracadabras.
Au travers de ses lectures, se développe petit à petit l’idée que sa mère, herboriste passionnée et distillant huiles essentielles et macérats, pourrait bien avoir quelques pouvoirs inavouables… Celle-ci, passée à la question par son fils, aborde le sujet avec ambiguïté et humour, l’incitant à mener l’enquête et à se faire sa propre opinion. Le jeune garçon, parfaitement conscient de son état de marionnette, soudoie son marionnettiste qui par la « magie du théâtre », le transforme et lui permet un voyage au XVI ème siècle.
En plongeant dans l’Histoire, il découvre la véritable condition d’une femme, herboriste et guérisseuse, accusée de sorcellerie. Il assiste à une situation qui dégénère et à sa dénonciation comme sorcière …
De ce voyage, il rentre grandi et porteur de nouvelles réflexions sur les sorcières, les femmes et ce que l’on nomme communément « magie».

Note d’intention

EN OPPOSANT le blanc et le noir, le bien et le mal, la force et la faiblesse, on démontre une vision binaire comme unique façon de penser. On ne voit rien des nuances de gris, on laisse tomber le multiple et le varié, le fleuri et le fouillis, pour se contenter du basique et monotone, du plat sans fissure. On fuit l’aventure et on finit par croire que tout se résume à pile ou face.

Procéder ainsi, c’est s’éloigner de l’humain. Plus complexes que cela nous sommes. Rien à voir avec ce petit jeu des dualités qui s’affrontent mesquinement. Plus grands nous sommes quand nous prenons conscience que nous ne connaissons qu’une infime partie du monde qui nous accueille, des forces qui nous gouvernent, des pouvoirs que nous gardons cachés dans les poches.

Et par rebond c’est donc limiter le champ de l’ouverture en général, mais surtout réduire celui de l’imaginaire, de la fantaisie et de l’onirisme.
Juxtaposer la couleur rouge à la figure de l’ange, c’est une façon de refuser la vision manichéenne, qui cherche encore et toujours à nous faire rentrer dans des boites à étiquette unique.

La figure de la sorcière est multiple. Entre mythe, conte, fantasme, réalité historique, et finalement, au creux de tout cela, l’image d’une certaine femme, symbole de dissidence…

Laurence Belet