Projet global d’actions artistiques transversales – années 2024-2025

Pourquoi la mémoire ?

Une thématique apparaît à l’heure actuelle de plus en plus présente sur la scène marionnettique contemporaine : la mise en lumière des liens entre histoire intime et collective faisant appel à la mémoire du spectateur.

Le cycle de conférences Carnets d’Hiver #7, qui a eu lieu les 30 et 31 janvier 2024 à l’Espace Roguet, porte sur ses questions et a permis de lancer publiquement le projet d’éducation artistique et culturelle « Circulation des mécanismes de la mémoire ».

Un projet global

Circulation des mécanismes de la mémoire est un projet coconstruit par les artistes intervenants et les structures partenaires et leur public.

Chaque intervenant a proposé une action qui aborde une approche différente de la thématique de la mémoire (voir détail des actions ci-dessous) : une compréhension conceptuelle avec la compagnie Espégéca, la question du lien transgénérationnel avec Mona Richard, la mémoire du geste avec Flavie Chauvin et la mémoire historique avec La Loquace Compagnie.
Cependant, les structures n’auront pas « le choix » d’une action dans le sens où le projet ne se conçoit pas comme une liste d’actions distinctes où les structures peuvent choisir celle qui leur plaît le plus.

Circulation des mécanismes de la mémoire est un projet global, les 8 artistes intervenants.es rencontreront et travailleront avec chacun des publics engagés sur toutes les approches de la mémoire, dans l’idée d’un parcours collectif à faire vivre à tous. Les actions seront adaptées à chaque type de public, avec une focalisation sur leurs besoins et leurs demandes.

La circulation

Le concept d’un projet global de territoire implique une notion de circulation large des individus et des idées, que nous souhaitons mettre au centre de notre réflexion.

Il y aura en premier lieu une circulation artistique et des artistes. Les artistes se rencontreront tout au long de l’année 2024 pour discuter du projet et de leurs actions respectives, sur lesquelles ils retravailleront tous ensemble dans une volonté d’échange et d’enrichissement artistique. Des chantiers collectifs de travail et de fabrication des marionnettes et des objets, supervisés par Polina Borisova, permettront aux artistes de créer ensemble des propositions d’actions transversales.

Les artistes rencontreront différents spécialistes de la mémoire (des scientifiques, des historiens, des philosophes) afin d’ouvrir les horizons artistiques et faire naître de nouvelles idées issues du langage scientifique ou philosophique.

Les artistes se déplaceront à plusieurs reprises au cours de l’année 2024 dans les structures participantes au projet pour visiter les lieux, rencontrer les publics, s’imprégner de leur quotidien, établir un dialogue, comprendre leurs envies et adapter les actions en fonction. Ce travail préparatoire est primordial au projet et se conçoit comme une action artistique à part entière.

Nous souhaitons créer des temps de rencontre entre les publics et explorer différentes manières de les faire circuler. En fonction des structures et des possibilités de déplacement des publics, nous souhaitons notamment mettre en place des petits groupes inter-structures mêlant des volontaires issus de différents structures pour des actions spécifiques, des temps d’échange d’expérience sur les actions entre les publics, mais aussi des restitutions à la fin de chaque action, ouvertes à un public plus large.

Les restitutions

En 2024, la phase de travail préparatoire entre artistes et publics sera suivie et documentée par Polina Borisova et Giorgio Pupella : vidéos, photographies, dessins, schémas. Un objet artistique regroupant ces documents sera créé à l’issue de cette étape : carnet de bord du projet, cartographie de la mémoire en Occitanie… La forme définitive sera à construire avec nos partenaires et les bénéficiaires du projet.

En 2025, des restitutions seront mises en place après chaque action sous différentes formes (expositions, spectacles, vidéos…) afin de laisser trace des fragments de travail effectué et d’ouvrir à un public plus large, qui ne participe pas lui-même au projet. Une restitution globale à la fin du projet est envisagée, sous la forme probable d’une exposition, afin que chaque groupe de travail voit le travail des autres.

Les artistes intervenants

Ce projet, créé et mis en place par Odradek/Cie Pupella Noguès, est porté par 8 artistes marionnettistes intervenants :

  • Céline Schmitt, Ivon Delprato (Compagnie Espégéca) : théâtre visuel, physique et sonore. Compagnie Ariégeoise associée à Odradek qui aborde la scène comme un espace qui invite à expérimenter le processus du questionnement lui-même.
  • Mona Richard : jeune artiste émergente Toulousaine, actrice de cinéma et marionnettiste associée à Odradek. S’intéresse aux questions de mémoire et de transmission familiale.
  • Flavie Chauvin (compagnie En cours de Route) : comédienne- marionnettiste Toulousaine associée à Odradek. Elle s’intéresse aux questions de transmission et à la place des femmes dans notre société.
  • Lisa Peyron et Daniel Olmos (La Loquace Compagnie) : théâtre d’objet et arts plastiques. Compagnie Ariégeoise émergente qui questionne le lien entre mémoire intime et collective ; notamment dans leur premier spectacle, Viva !
  • Polina Borisova et Giorgio Pupella (compagnie Pupella-Noguès) seront les témoins des actions, l’une par le dessin et les constructions, l’autre par la photo.

Les actions de médiation en détail

  • Création de dispositifs, mécanismes ou des installations qui mettent en scène différentes perceptions de la mémoire (Céline Schmitt et Ivon Delprato)
  • La terre comme lieu de mémoire : interviews et captation vidéo des gestes de personnes qui cultivent la terre, puis montage vidéo chorégraphié de ces gestes (Flavie Chauvin)
  • Performance à l’échelle d’un quartier, d’une rue, interrogeant la mémoire des habitants dans l’espace, en la cartographiant avec des fils de laine. Ces fils, de couleur et de texture différentes selon chaque participant, retraceraient leurs chemins mémoriels, comme une illustration par la matière d’un souvenir et de ses sensations dans l’espace. (Mona Richard)
  • Atelier de théâtre d’objet pour raconter des souvenirs (réels ou inventés) de l’histoire collective ou des histoires intimes et/ou une exposition d’objets symboliques dans le but de travailler sur la mémoire-héritage (mémoire collective et mémoire intime) : Comment l’une, alimente, modifie l’autre ? (Lisa Peyron et Daniel Olmos).